Un site est né!

Le blog est amené à disparaître, migrant vers un site (en cours de construction). Je publie mes sorties les plus récentes directement sur le site. Et les anciens articles déjà parus disparaissent du blog dès qu'ils sont en ligne sur le site. Pour les anciens articles encore sur le blog, vous les retrouvez dans les rubriques (menus) (treks / randos) correspondantes. Les écritures et projets sont tous partis sur le site. Le blog restera actif pour les pré-publications en cours de trek. Mon nouveau site: 2 pieds1tête

Népal épisode 2: Du Manaslu aux Annapurnas et Mardi Himal. Mars-Avril 2023. Part 3

3 treks en 400 km.

Partie 3: Le trek du Mardi Himal et 2 jours à Pokhara.
Pour la partie 1 c'est ICI
Pour la partie 2 c'est ICI


tracé:

Jour 25: Ghandruck - Badal Danda (3271 m).
Une belle journée de grimpe, avec des tronçons de pente jusqu'à 48% en descente et 42% en montée, tout en escaliers jusqu'au faux plat au niveau du Forest Camp.
Arrivés au Low Camp, nous ne trouvons pas de place, les trekkeurs qui montent et descendent se croisent sur cette étape (le trek du Mardi Himal est un petit trek de quelques jours et facilement accessible). Nous sommes donc contraints de repartir pour 1h de marche (et de montée) pour atteindre l'étape suivante.

Annapurna Sud (7219 m) et Hiunchuli (6441 m), Machhapucchre. L'atmosphère reste voilée.

Nous descendons les escaliers, nous traversons la Modi Khola en fond de vallée puis nous rejoignons Landruck, un des points de point de départ du trek du Mardi Himal.

Et nous voilà sur des escaliers qui remontent sec. En face, la colline d'où nous arrivons, l'Annapurna Sud et le Hiunchuli, des cultures en terrasses, Ghandruck sur les hauteurs (sur la colline en haut à droite) avec une banderole hindouiste au premier plan, puis le temple hindouiste de Landruck.

De nouveau la végétation luxuriante, rhododendrons, magnolias, bambous. Le coupeur de feuillages, pieds nus sur l'arbre, porte la veste gurung typique: une veste-sac qui permet de porter la nourriture, des outils, ou autres objets nécessaires dans une espèce de poche besace faisant partie intégrante de la veste.
Sur la dernière photo, en face, le low high camp, sur la colline suivante à droite, le high camp, et plus loin encore, presque invisible sur l'autre sommet à droite, une maison à thé.

Pas de Machhapuchhre ce soir, les nuages sont omni présents. Un timide coucher de soleil sur la ph 2, le low high camp sur la ph 3.
Comme nous avons dû nous arrêter plus loin que prévu, nous ferons un aller-retour demain au pied du Mardi Himal. Nous n'irons probablement pas jusqu'au camp de base car c'est trop enneigé et trop dangereux. Et, comme nous nous retrouvons, de fait, avec encore un jour d'avance, je demande à Pasang de me rallonger encore un peu notre marche pour prendre la jeep jusque Pokhara un peu plus bas que prévu.

Jour 26: Badal Danda - AR Mardi Himal view point (3271 m).
Encore une chouette journée de marche; décidément, marcher sur ces hauteurs enneigées, à cette altitude modérée, j'adore, même si le ciel nuageux nous a caché les Dhaulagiri et les forêts de rhododendrons, et même si nous n'avons pas pu pousser jusqu'au camp de base du Mardi Himal du fait de la neige.

Nous démarrons à 5h30. l'Annapurna II (7525m) pointe son nez à l'arrière plan sur la droite du Machapuchare

Annapurna Sud et Hiunchuli. Machapuchare "queue de poisson".

Sur les ph 1 et 3, des flèches pour montrer les trekkeurs qui nous ont précédé. Ph 1, une tea house accueille les promeneurs au terme de cette dernière grimpette. Le camp de base du Mardi Himal se situe 500m plus haut, environ au niveau de la 5ème bosse après le 2ème groupe de trekkeurs. Le Mardi Himal est un petit sommet arrondi (5553 m) devant à droite du Machapuchare (ph 3).

À part les traces d'un chien, personne n'a foulé le chemin jusqu'au camp de base, nous nous sommes un peu avancés un peu plus loin que le 2ème groupe de trekkeurs, dans 30 à 40 cm de neige, sans visibilité du relief sous nos pieds. Le plus sage est donc de faire demi-tour. Sur le retour, un touriste propose de nous prendre en photo.

Panorama: Annapurna Sud et Hiunchuli, et la crête que nous venons de quitter.

Les nuages noirs menacent et nous redescendons le plus vite possible, dans une neige fondue et glissante; heureusement nous pouvons nous agripper aux rambardes. Je ne pourrai pas photographier les rhododendrons, mais au moins ce plumetis de magnolias. Et je n'aurai pas vu les Dhaulagiri, restés constamment cachés par les nuages.

Nous sommes arrivés à la guest house avant le repas de midi. Après le repas, je suis invitée à goûter de l'alcool de millet, un alcool blanc à 10° qui se boit chaud. Il n'est pas fort, mais les népalais peuvent en boire jusqu'à l'ivresse. J'assisterai ensuite à une partie de Call Break, jeu de carte népalais. Bien que les jeux d'argent soient interdits par les religions bouddhistes et hindouistes, mon hôte intéressera la partie avec quelques billets, et ses partenaires suivront.
L'après-midi passera ainsi tandis que la pluie tombera abondamment. Au crépuscule, un trou dans les nuages laisse apparaître le sommet du Machhapuchhre.

Demain 14 avril, 1er jour de la nouvelle année (Chaitra Navaratri) pour les népalais, ils seront en 2078.
Les tibétains, eux, seront déjà en l'an 2148, tandis que pour la caste Newar, au cœur de la vallée de Katmandou, il ne sont qu'en 1141.
Et dernier jour de trek effectif pour moi.

Jour 27: Badal Danda - Kalimati (1731 m).
Une petite descente tranquille pour aller chercher la jeep qui nous emmènera à Pokhara.

Un dernier regard vers le Machhupuchhre.

Et vers l'Annapurna sud et le Hiunchuli, et la montagne couverte de rhododendrons.

Nous descendons de nouveau au cœur de cette forêt de rhododendrons.

Le village de Kalimati est sur le flanc de montagne opposé, mais, malgré les apparences, il reste en basse altitude. Le temps reste bien brumeux durant notre petite promenade l'après-midi. Au détour d'un chemin, j'avais repéré un petit temple hindou et j'ai demandé à mon guide pour y aller. Et nous rencontrons ce villageois, qui a d'abord mené une vie de sââdhu dans son village, en fumant du cannabis. Il a ensuite rencontré sa femme dont il a eu 3 enfants et s'est mis au travail de la ferme. Parallèlement, il a commencé à construire ce temple de Shiva (devant lequel il pose fièrement), avec l'espoir de pouvoir lui ajouter encore plusieurs étages. Dans le cours de nos échanges, il me (nous) propose de goûter ses yaourts au lait cru. Les yaourts ne sont ni pasteurisés, ni vraiment fermentés. Cela ressemble plus à du lait avec des grumeaux. Mais l'essentiel reste dans ce moment de partage et d'échange. Une belle façon de clore ce trek.

Voilà, mon escapade montagnarde prend fin ce jour.
Demain nous prendrons la jeep pour rejoindre Pokhara!

Jour 28: Pokhara: Pumdikot et Pagode de la paix (818 m).
Après une petite traversée en bateau, nous montons sur une des 2 collines qui surplombe le lac Phewa, et qui est censée proposer un point de vue sur le lac et la chaîne des Annapurnas. Nous n'aurons en fait aucune visibilité tant la brume restera omniprésente. Par contre, la température avoisine les 32°-35°. J'arriverai en haut en nage, tandis que mes 2 acolytes népalais auront à peine sué!

Un peu d'herbe avant d'affronter la piste.

Le long de la route, puis, la piste/route à l'entrée de Pokhara.

Dans cette ville très touristique, les buildings pour touristes écrasent les habitations traditionnelles. 

Le lac Phewa: des bubulcus coromandus

Nous traversons le lac en barque jusqu'au point de départ de la montée/ballade vers la Pagode de la paix.

La Pagode de la paix, Un bouddha avec la position des mains (mudra) Dharmachakhra: la roue du dharma, c'est le mudra de l'enseignement. Un monument dédié au bouddhisme japonais. A proximité se trouve un temple dédié au bouddhisme japonais de Nichiren. Un moine y récite le daimoku de ce bouddhisme: Nam-Myoho-Renge-Kyo.

Nous quittons la Pagode pour rejoindre la colline de Pumdikot où trône la plus haute statue de Shiva du Népal (à 1500 m au dessus du niveau de la mer). Cette statue a été achevée fin 2021. 

Shiva, dieu hindou de la création et de la destruction est accompagné de ses animaux sacrés: 
    le cobra, qui le protège contre ses ennemis,
le tigre du bengale, qu'il chevauche lorsqu'il doit affronter ses ennemis, le tigre représentant la victoire sur toutes les forces négatives,
Nandi, seigneur de la joie, un taureau blanc, sa monture habituelle, qui symbolise l'instinct érotique.
Shiva est entouré à sa base par une ceinture de ses 108 lingas sculptées dans la pierre.
Une petite statue de Ganesh, fils de Shiva et Parvati, dieu qui supprime les obstacles, gravite autour de Shiva.

Puis nous redescendons vers Pokhara, toujours dans la brume, pour prendre un bus qui nous ramènera à notre hôtel.
Ce soir repas pris en commun au restaurant, c'est notre dernière soirée avec Lale qui doit rejoindre sa famille pour l'aider aux travaux des champs.

Jour 29: Pokhara: Sarangkot (818 m).
Cette colline constitue le 2ème point de vue vers les Annapurnas; habituellement, les touristes y montent en jeep ou bus, au petit matin, pour admirer le lever de soleil sur la chaine de montagnes. Comme le temps est resté couvert, sans point de vue possible, je propose à Pasang d'y monter à pieds. Comme il ne l'a jamais fait, je serai notre guide (car j'avais déjà créé la trace GPX menant à cette colline avant mon départ de France). Et pour la descente, Pasang prendra le téléphérique pour la première fois de sa vie!

Temples dédiés à Shiva.

En surplomb du lac, un ensemble de cellules dédiées à une retraite méditative, en compagnie de macaca mulatta (macaques rhésus).

A Sarangkot, la vue sur le lac est voilée, la vue sur l'horizon montagneux complètement embrumée. Nous allons visiter le temple hindou, dont le gardien est un ancien guide de trek. Il n'y a pas de retraite au Népal, les guides et porteurs doivent donc se reconvertir, vers les travaux de la terre, ou vers des emplois plus tranquilles comme gardien de temple.

En descendant vers le téléphérique, bouddhisme et hindouisme cohabitent.

Calotes versicolor (femelle).

Je vais ensuite rester une bonne heure à contempler le soleil se coucher sur le lac, tandis que des corvus splendens (ph 4) prennent possession des lieux. Une Tour Eiffel locale, curiosité à laquelle l'accès est payant (ph 3)

Soirée folklorique dans un restaurant touristique.

Pokhara: dernière matinée.

Nous longeons un peu le lac Phewa vers le Shiva Mandir. Corbeau familier (ph 2). Ganesh (ph 4). Hanuman, patron des lutteurs, dieu de la sagesse (ph 5).

Calotes versicolor (femelle, mâle). Acridotheres tristis (martin triste)

Sur la route vers le Pahari Kul Mandir. Les vaches sont sacrées... Autel dédié à Vishnou, dieu protecteur de l'univers.

Nous quittons les eaux paisibles du lac Phewa et rejoignons l'aéroport pour rentrer à Kathmandou.

Kathmandou: dernière visite.

Petit déjeuner dans le patio de l'hôtel. Vishnou et Garuda Changu Narayan (ph 1). Garuda, dieu aigle, vâhana (monture) de Vishnou. Bouddha, qui est aussi un des 10 avatars de Vishnou.

Je suis conviée pour un Dal Bhat familial chez Pasang, repas agrémenté de ce qui aura été mon péché mignon tout au long de ce trek: des quartiers de pomme. Fuly, sa femme, et Péma  "Lotus", sa fille âgée de 4 ans.
Pasang et Péma m'ont offert chacun un khata "écharpe de félicité" dont la blancheur symbolise la cœur pur du donateur. Ce don s'accompagne de la salutation tibétaine Tashi Delek "bons auspices".

Temple dédié à Shiva, avec un espace pour les sââdhus. Ce temple a été construit en remerciement par les parents de "Google Boy", dont on voit le portrait à droite de Nandi. Kautilya Pandit est un enfant prodige, aujourd'hui âgé de 16 ans.

Nous nous promenons à proximité du temple de Pashupatinath, haut lieu du culte hindouiste. Sur les hauteurs, les singes côtoient les touristes. Près du fleuve Bagmati, des singes, Hanuman (tout orange) divers avatars de Vishnou et Shiva, et Ganesh sur la rive opposée.
Le fleuve Bagmati est un fleuve sacré qui se jette dans le Gange. Il est extrêmement pollué car il sert d'égout à la vallée de Kathmandou, et reçoit les cendres des défunts après leur crémation dans le temple de Pashupatinath. Cela n'empêche pas les personnes pieuses de s'y baigner (ou de baigner leur défunt avant la crémation) car ce fleuve a des vertus de purification religieuse.

Puis, visite incontournable à Kathmandou: le stupa de Bouddanath; Un monastère en face permet d'y avoir un point de vue un peu surélevé. Des moines y sont en prière au moment où nous passons. Des Dipa (lampes à beurre) brûlent sur la terrasse.
Ce stupa datant du XIVème siècle est un des plus grands au monde. Il est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Suite au tremblement de terre de 2015, le Harmika (sommet en pierre du stupa) a dû être démonté pour être rénové et reposé en 2016.

Le soir, Pasang et moi sommes invités chez Benoît et Pasang, sa femme, directeurs de l'agence NEPATREK. Je serai à nouveau honorée par la remise d'un khata.
NB: Pasang est un prénom tibétain mixte, il signifie "né un vendredi", tout comme Lale (mon porteur) signifie "né un lundi".
Je quitte le Népal très émue, et je sais que je vais revenir.
Nous nous promettons, avec Pasang, mon guide, de marcher à nouveau ensemble.

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