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Des Matelles (Montpellier) à St Flour. Mars 2022. Partie 2
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Du GR de Saint-Guilhem-le-Désert au GRP Tour des Mont d'Aubrac.
pour le début, c'est ICI
Jour 16: De Laguiole à peu après Brion (bivouac).
Durant la soirée, je revois le trajet des prochains jours. Je raccourcis une étape car je dois arriver à Saint-Chély-d'Apcher dans 5 jours (j'ai réservé), et, surtout, la météo se gâte à nouveau à partir du 29/03. Je dois donc avancer plus vite pour essayer d'arriver à Saint-Flour avant les grandes pluies et le retour du froid glacial.
Une nouvelle journée sous un soleil éclatant. Au loin, les Monts du Cantal et le Sancy.
Nous nous surprenons l'un l'autre. Mais il détale avant que je ne puisse ajuster la mise au point de mon appareil photo.
Arrivée à Saint-Urcize.
Eglise Saint-Pierre Saint-Michel, époque romane des XIème et XIIème siècle. Eglise de pèlerinage sur la route de Saint-Jacques-de -Compostelle. Objet de culte d'exception.
Le calice de la dernière messe de Louis XVI, célébrée le 21 janvier 1793, avant que le roi ne monte à l'échafaud.
Cascades de Jiou-Jiou, sans nom, et de Gouteille.
Le Bès (ph 3).
Le paysage devient plus empierré.
Vaches (Aubrac) et ânes cohabitent.
Toujours ces routes et ces paysages aux lignes de fuite lointaines. Autant je peux être amoureuse des reliefs alpins, autant ces immensités plates et quasi désertiques m'envoûtent, comme une sensation d'être au bout du monde. Cette sensation est renforcée par le vent d'est qui souffle quasiment sans discontinuer.
Les anciens fours (souvent datés du XVIème siècle) sont recyclés, ici, une bibliothèque de libre échange.
Je vais me poser encore une fois directement sur le chemin, un peu après le village de Brion, à l'abri d'un muret et d'arbres. Comme je suis arrivée tôt, je peux profiter du soleil déclinant, et sécher ma tente et mon duvet. Je suis à l'abri du vent, c'est plus confortable pour faire chauffer mon eau. Par contre, comme tous les jours, dès que le soleil disparait (mur ou arbres), la température chute d'un coup. C'est pour cela, finalement, que je ne prends pas de soleils couchants, ni de soleils levants, parce que les températures sont trop fraiches et que je préfère me tenir bien au chaud sous ma tente.
Jour 17: De peu après Brion à peu après Graniboules (bivouac).
Au réveil je constate que l'eau a gelé dans mes bouteilles, je déjeune donc avec des glaçons dans mes cookies au lait. Je remets mes gants pour tenir ma gamelle. J'attends un peu que le soleil perce à travers les arbres pour me mettre en route. Et je perds un piquet dont la pointe reste obstinément et profondément enfoncée dans la terre, tandis que sa tête me reste dans les mains. Pas grave, je n'en n'ai pas absolument besoin.
Encore une journée de marche très agréable sous le soleil, avec les Monts du Cantal enneigés en perspective, et malgré le vent omniprésent, soufflant parfois en bourrasques qui soulèvent et emportent le sable du chemin.
Génisse et taureau Aubrac.
Un classique sur le chemin: un travail (métier de ferrage des chevaux et vaches), à côté d'un four... et d'une boîte aux lettres (souvent fixée directement sur un mur du four).
Roc de Cheylaret et panorama.
Fournels, l'église Notre-Dame, construite vers 1145, et La Bédaule.
D'une grande sobriété, les églises des Hautes Terres sont adaptées à la rigueur du climat et à la pauvreté des paroisses. Toujours en granit, à un ou deux étages, la plupart se distingue par un clocher mur ou un clocher peigne. Seules 3 églises des Hautes Terres détiennent un clocher flèche: celles de Bécus, Termes et Saint-Juéry.
Quand je lis le panneau, je me dis que cette chasse est sûrement réservée au tir sur ces étranges pigeons d'acier qui viennent brouiller le paysage.
Vers le sud, au loin, je découvre le massif de l'Aigoual encore enneigé.
Je suis dans le Gévaudan, avec ses pierres rondes dans les champs et une herbe un peu plus verte.
Je dépasse le petit village de Graniboules (j'adore ce nom!).
Et je vais trouver un coin agréable à petite distance de la route, entouré d'arbres, et, là encore, sans réseau.
Jour 18: De peu après Graniboules à peu après la Cascade du Déroc (bivouac).
Après une bonne nuit, je découvre au matin du gel partout: sur la toile de ma tente, du givre dehors, dedans, l'eau de mes gourdes intégralement gelée, et l'herbe blanchie à l'extérieur.
Le givre du petit matin, tandis que le soleil commence à poindre.
La Rimeize.
Tandis que je progresse vers Finieroyls, je dépasse un marcheur vers Saint-Jacques-de-Compostelle, lourdement chargé, avançant à pas mesurés. Nous sommes encore à plus de 400 km de sa destination, je me dis qu'il n'est pas près d'arriver!
Le décor empierré me mène jusqu'au Roc du Loup.
Paysage infini, avec ces longues routes ou chemins en forme de longs rubans.
Un parterre de mini crocus.
Le Bès.
Le Pont de Marchastel, sur le Bès. Réservoir d'eau de Montgros; construit sous l'empire romain vers l'an 76 avant JC, il alimente en eau potable les marchands et légions romaines qui empruntent la Via Agrippa entre Javol et Rodez. Au XIème, le réservoir passe sous la juridiction des moines de la confrérie des Saints Labadous. Les moines ont pour principale mission d'abreuver les pèlerins du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. L'eau est servie dans un bol en terre cuite qui vient de la poterie de Nasbinals.
Nasbinals: Eglise Sainte-Marie. Je prendrai le temps d'un chocolat chaud, d'une coupe de glace, et d'un rechargement de mes 2 L d'eau avant de monter au pied de Notre-Dame-de-la-Sentinelle. Panoramas sud et nord depuis le sommet.
Un mini-poney. Lac des Salhiens, alimenté par le ruisseau du même nom.
Nous sommes dimanche, le temps est splendide. Les touristes convergent vers cette cascade spectaculaire, la Cascade du Déroc, sur le ruisseau des Salhiens. L'endroit est idéal pour un pique-nique (et il l'aurait été pour un bivouac s'il n'y avait pas eu tant de monde).
Je poursuis donc ma route et trouve un espace entre des rochers, dans un champ, parfumé à la bouse de vache, légèrement exposé au vent, et là encore, coupé du réseau. Dans le doute, je n'ai pas voulu avancer plus loin, n'étant pas sûre de trouver un endroit adéquat pour me poser. Comme je suis arrivée tôt dans l'après-midi, j'ai joué les lézards au soleil.
Jour 19: De peu après la Cascade du Déroc à Aumont-Aubrac (bivouac).
Il a encore gelé cette nuit, l'eau de mes gourdes est intégralement gelée.
Mais mes coups de soleil m'ont tenu lieu de radiateur intégré! au moins jusqu'au petit matin, quand les températures ont baissé pour de bon.
Le soleil ne dépasse pas les rochers qui m'abritent. Je me mets en route sans avoir pu me réchauffer. Mes narines vont garder l'odeur des bouses jusqu'à ma douche à Saint-Chély-d'Apcher, demain soir. La météo confirme l'arrivée de la pluie d'ici 2-3 jours.
Le soleil du petit matin va réchauffer l'herbe givrée. Le Bès. Arrivée à Marchastel
Panorama depuis la Tourre de Marchastel.
Au cœur de ce relief aride, desséché, des oasis, et des petites plaques de neige.
Une buse variable (ph 2).
Étang de la Baume (ph 4 & 5), et Château de la Baume (ph 6).
Je suis étonnée de la sécheresse des paysages alors qu'en plus du Bès, l'Aubrac est sillonné par de nombreux ruisseaux.
Lac du Moulinet, où je prends ma pause rituelle avec chocolat chaud, glace, et remplissage de mes 2 L d'eau.
En plus des cormorans sur le lac, des pêcheurs autour du lac, je voisine un groupe de retraités de la région parisienne en sortie rando.
Génisse, vache, veau et taureau d'Aubrac.
Une touche d'humour local.
Retour à la civilisation après ces longs kilomètres au milieu de nulle part.
Un milan royal.
Je vais me glisser discrètement dans le camping municipal d'Aumont-Aubrac. Je trouverai à nouveau un endroit bien à l'abri du vent et des regards.
Jour 20: D'Aumont-Aubrac à St-Chély-d'Apcher (hôtel).
Malgré la chute nocturne de la température, j'ai eu bien trop chaud dans mon sac de couchage du fait de mes coups de soleil. Je ne me suis endormie qu'au petit matin, quand les températures extérieures ont baissé pour de bon. Finalement, je suis soulagée de m'être trompée dans la réécriture de mon trajet et de n'avoir prévu qu'une toute petite journée de marche pour aujourd'hui.
Une fontaine à Aumont-Aubrac, surmontée par la fameuse "bête du Gévaudan" qui figure sur certains blasons du Gévaudan.
Juste après Nozières, alors que je suis le GRP, je perds ma route, par 3 fois, 2 chemins erronés, puis un sentier que je ne retrouve pas dans les bois. Je me fie à la boussole pour retrouver ma route. Bien entendu, après avoir franchi quelques barbelés, je finis par retrouver le chemin, bien large, bien tracé, qui m'attendait tranquillement quelques mètres plus à droite. La fatigue est bien présente et brouille mes pensées. Heureusement, la suite de mon cheminement sera tranquille.
La Rimeize (ph 3, 5, & 6).
Milan royal.
A l'horizon, les Monts de la Margeride (ph 1 & 2).
Saint-Chély-d'Apcher, vers le centre ville historique, et l'hôtel et le restaurant pédagogiques, établissements d'application du lycée des métiers de la gastronomie et de l'hôtellerie du Sacré-Coeur, là où je vais déguster un repas exquis, et savourer le confort d'une chambre d'hôtel.
Bien que je sois arrivée très tôt, je paresse dans ma chambre, une fois ma douche prise, plutôt que faire du tourisme en ville.
Une grosse journée m'attend demain: 40 km et la pluie. Je m'économise.
Jour 21: De St-Chély-d'Apcher à peu avant Faverolles (bivouac sous abri).
Bien restaurée par ma pause confort, et malgré le démarrage sous la pluie, j'ai parcouru d'un pas léger ces 40 km, et, surtout, j'ai découvert des sites qui m'en ont mis plein les mirettes.
Démarrage sous la pluie, le temps restera ensuite couvert mais agréable. Le Malagazagne.
Termes (ph 1 & 3). Bourgeon de sureau (ph 2).
La Bédaule (ph 1).
Château de Fournels.
Saint-Juéry, sur Le Bès.
Comme le terrain est un peu mouillé, qu'il était prévu qu'il pleuve aujourd'hui, et que je savais que j'avais une longue étape à parcourir, j'ai préféré cheminer sur la variante du GRP St Flour, en amont des Gorges du Bès, plutôt que sur le sentier dit "des Espagnols", plus technique.
Une touche d'humour sur le marquage du GR (ph 2). Arzenc-d'Apcher (ph 4), village perché sur son rocher.
Maurines, tour de France 2019.
Point de vue du Rond du Pouget, sur les Gorges du Bès.
Calvaire(s) peu après Fridefont. (avec les statues de ND et St Jean)
Arrivée dans la vallée de la Haute Truyère, Le Bès ira rejoindre la Truyère, au sud du Lac du barrage de Grandval.
Depuis le Belvédère de Mallet.
Le Bès depuis le Pont de Mallet
Lac du Barrage de Grandval depuis le Pont de Mallet.
En remontant sur la rive est.
Je quitte Le Bès pour rejoindre Faverolles.
Au loin, de la neige visible, dans les nuages, sur les Monts du Cantal. (ph 1). J'évite le camping municipal de Faverolles, en plein centre ville, et j'espère me poser sur le terrain dédié aux camping-cars. Ce terrain ne ressemble à rien, et, surtout, il n'est pas abrité alors que la pluie menace. J'opte pour un abri bien plus tranquille et protecteur: le banc de touche du terrain de foot. Juste au moment où je pose mon sac, la pluie se met à tomber à verse, avec un arc-en-ciel en prime (ph 3); je suis bien contente d'avoir opté pour cet abri. J'y dormirai dans le bivy, sur un banc.
Première nuit, en bivy, dans une chapelle catholique.
Dernière nuit, en bivy, dans une chapelle du foot.
Jour 22: De peu avant Faverolles à Saint-Flour (fin).
Une petite dernière journée de marche. Je vais à nouveau démarrer sous une pluie fine, qui me laissera un peu de répit au niveau du Viaduc de Garabit, puis qui reprendra de plus belle avec une averse de grésil pendant quelques kilomètres. Lorsque j'arriverai à Saint-Flour, un commerçant local me dira qu'il a déjà recommencé à neiger dans le hauteurs. Heureusement, je suis arrivée au terme de mon voyage.
Peu après Faverolles, je suis le GR, qui est en fait barré quelques mètres plus loin. Demi-tour en forêt, sur un sol tout détrempé.
Je rejoins ensuite la Truyère, et le Viaduc de Garabit finit par se montrer.
Le viaduc a été réalisé par Gustave Eiffel, et sa société, entre 1880 et 1884, soit 3 ans avant le début de la construction de la Tour Eiffel.
Le Viaduc, depuis différents points de vue.
Droit devant, le Cantal, sous la neige.
Saint-Flour (ph 2), Saint Georges (ph 3).
Lorsque je descends en "fond de vallée" (ph 2 & 3), vers le ruisseau de Viadeyres, le soleil fait une brève apparition éclatante, puis disparaît à nouveau derrière les nuages.
Saint Georges, son église, et un point de vue vers la vallée du ruisseau de Viadeyres (ph 5) et vers la vallée de l'Ander (ph 8) . Un calvaire et un oratoire dédié à Marie.
Saint-Flour.
Fin de ce voyage.
La réflexion qui m'est venue en cette fin de parcours: "plus je marche seule, plus je me sociabilise"; ceci est sans doute dû au fait que, cette fois-ci, j'ai régulièrement demandé de l'aide aux habitants ou commerçants, ce qui m'a fait sortir du confort de ma bulle solitaire.
-_-_-_-_-
Addendum
Des calvaires, encore
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