Un site est né!

Le blog est amené à disparaître, migrant vers un site (en cours de construction). Je publie mes sorties les plus récentes directement sur le site. Et les anciens articles déjà parus disparaissent du blog dès qu'ils sont en ligne sur le site. Pour les anciens articles encore sur le blog, vous les retrouvez dans les rubriques (menus) (treks / randos) correspondantes. Les écritures et projets sont tous partis sur le site. Le blog restera actif pour les pré-publications en cours de trek. Mon nouveau site: 2 pieds1tête

France: Sur le chemin des châteaux Cathares. Du 10 au 26 Mars 2021

Pour les premiers jours c'est ICI



Jour 4: De Embres et Castelmaure à un peu avant Padern (bivouac).

3 châteaux au programme aujourd'hui. Du sentier arboré et de la route départementale. Le sentier cathare évolue ainsi sur des chemins pierreux et chaotiques, des chemins apaisés en sous-bois ou en allée ombragée, et des passages sur des départementales. Plus loin, je vais découvrir les chemins boueux où il faut sans cesse regarder où poser son pied sous peine de s'enfoncer dans 5 à 10 cm de boue, ou d'eau, ou de bouse de vache. Les accès aux châteaux se font par des escaliers, en pente plutôt douce, par contre, les petits dénivelés sur le chemin se pratiquent quasiment tous face à la pente.

A Embres et Castelmaure, c'est encore Noël

Les éoliennes, encore! (promis, je n'en mettrai plus d'autres!), la verdure, et le château de Nouvelle.

Pic du Canigou

La magie de l'horizon pyrénéen.

Le château de Nouvelle (tour carrée et chapelle St Martin), des vignes, le château de Donneuve (racheté par un particulier qui a construit sa maison en s'adossant au château).

Le château d'Aguilar (CC, citadelle royale), j'y savoure une pause en-cas, au soleil, ceinte par ces murailles chargées d'histoire. Les sommets enneigés (ph3) semblent comme en suspension.

Tuchan (où je pourrai faire quelques courses pour manger demain en chambre d'hôte), le Mont Tauch, la Tour del Far (tour de Tautavel), tour de guet médiévale surplombant la plaine du Roussillon et la vallée du Verdouble.

Je pose ma tente en plein milieu du sentier, le matelas restera bien droit dans la goulotte, et la tente sera dans le sens du vent (majoritairement d'ouest) qui continue à souffler fort et me ramène les nuages porteurs de pluie pour le lendemain.

Jour 5: De peu avant Padern à Cucugnan (chambre d'hôtes).
Une mini étape aujourd'hui car j'ai une réservation en chambre d'hôte à Cucugnan. Les nuages étaient bien annonciateurs de pluie. Cette nuit, le vent a soufflé jusqu'à plus de 85km/h. Il a soulevé la terre sèche qui est venue remplir mon habitacle, mais la tente a tenu, et je suis encore au sec. Le temps de se mettre en route et vent et pluie s'installent. 

Padern son château (CC)(fermé pour les visites), la chapelle St Roch au pied du château, et le prieuré de Molhet 2km plus loin.

Au loin, silhouette dans les nuages, le château de Peyrepertuse.

Au château de Quéribus (CC, citadelle royale), dont le nom signifie "rocher des buis", le grésil s'en donne à cœur joie, ainsi que le vent qui redouble de vigueur. Pour le panorama, ça ne sera pas ce jour-là. Je fais une visite express. Dans ce château, une chambre de gardes, avec 2 couchettes, est relativement bien conservée; il y ferait même presque chaud. Par contre, l'accès à la tour supérieure est fermé.

Le temps d'arriver à Cucugnan, avec son célèbre moulin (le moulin d'Omer) qui est aussi le moulin des lettres de Daudet, le temps va s'éclaircir. Et Quéribus trône sous le soleil. Au pied du moulin, une boulangerie connue dans la région pour utiliser des farines rares, faites d'anciennes graines, et moulues sur meule de pierre. Plus loin, derrière le relief, serpentent les Gorges de Galamus.
A 2 pas, ma chambre confortable où je peux me sécher et me changer et profiter ensuite de la douceur ensoleillée du reste de la journée.


Jour 6: De Cucugnan à peu avant St Paul de Fenouillet (bivouac).
Une journée mitigée au niveau météo, pluie, soleil, et toujours ce vent qui souffle par bourrasques violentes. J'avance un peu plus vite car je veux arriver demain soir au château de Puilaurens. En repensant à la chambre protégée dans le château d'Aguilar, et aux surfaces herbeuses dans les enceintes des châteaux, l'idée a fait son chemin de passer au moins une nuit dans un château. Pourquoi pas Puilaurens?

Le lever de soleil embrase l'horizon.

Duilhac sous Peyrepertuse, le château (CC, citadelle royale) s'étend sur la crête rocheuse. Au loin, la silhouette du château d'Aguilar. 
Montée sur l'escalier St Louis, dans l'enceinte du château. Un magnifique arc-en-ciel, témoin de ce temps qui hésite entre pluie et soleil, et panoramas depuis le château.

Sur le chemin vers les Gorges de Galamus, je vais expérimenter mon premier tronçon de chemin boueux, défoncé par les pas des vaches, et parsemé de bouses entre lesquelles je devrai slalomer.

La montée au Pla du Bezou, un petit coup de vertige lorsqu'il faut grimper sur ces rochers, dos à la pente, et face au précipice lorsque j'arrive en haut. Tout cela avec des rafales de vent continues.

Plutôt que d'aller au moulin de Cubières comme je l'avais prévu, j'emprunte le raccourci, une descente rapide (un randonneur a fort justement rajouté le "très"). J'arrive à mi-hauteur des Gorges de Galamus, à la frontière des départements de l'Aude et de l'Ariège. 
Les gorges sont découpées par l'Agly (ou rivière des aigles) dans un relief dit karstique, dû à l'action de l'eau s'infiltrant dans des roches calcaires, sur une profondeur de plus de 500 m.
Le vent (la Tramontane paraît-il) me déporte de façon redoutable sur la route, et je dois souvent me coller à la paroi rocheuse pour progresser. 


A la sortie des gorges, je suis à nouveau cueillie par le pic du Canigou.
Accroché à la paroi, l'Ermitage de St Antoine, fermé pour les visites.

Sur le chemin, je dois me détourner vers St Paul de Fenouillet, en effet, la passerelle sur l'Agly a été détruite par les intempéries. Moi qui voulais m'avancer me retrouve à devoir me détourner et rallonger mon trajet. Je finis par trouver un petit champ (privé), à proximité de l'Agly. Un pêcheur m'ayant vu planter ma tente me proposera, sur le retour, de me donner le seul poisson qu'il aura réussi à pêcher ce soir-là.

Jour 7: De peu avant St Paul de Fenouillet au château de Puilaurens (bivouac sous abri).
Aujourd'hui, j'ai avalé les km et le dénivelé sans y penser, portée par mon envie de passer la nuit à Puilaurens, en espérant que cela sera possible. Le chemin sera relativement roulant, mais boue et vent seront au rendez-vous.

Je quitte St Paul de Fenouillet, le soleil semble vouloir percer les nuages. 

Peu après Caudiès de Fenouillèdes, un petit coin tranquille près de l'église ND de Laval.

Puis je découvre les Gorges de St Jaume, que je trouve plus pittoresques et "charmantes" que les imposantes Gorges de Galamus. Le petit sentier verdoyant chemine le long de l'eau. Peu avant le dernier gué, un tronc en travers: chiche, je traverse? en fait non, le gué est quelques pas plus loin.

Le château St Pierre (CC) et la tour Sabarda. Je ne monte voir ni l'un ni l'autre, je préfère poursuivre ma route vers Puislaurens.

Ma destination finale de la journée: le château de Puilaurens (CC, citadelle royale), perché sur le Mont Ardu, qui domine les villes de Puilaurens et Lapradelle-Puilaurens. L'accès au château se fait par des escaliers dits en "pas d'âne", pour permettre aux animaux de bât de monter. Je découvre un espace où je pourrais poser ma tente mais le vent est vraiment trop violent, je choisis donc la Tour de la Dame Blanche (ph6), à défaut de tente, les murs me protègeront du vent. La Dame Blanche serait Blanche de Bourbon, née un siècle plus tard que le château, et elle apparaîtrait chaque soir de pleine lune dans sa tour, vêtue d'un voile blanc. Epouse de Pierre le Cruel, elle serait morte assassinée sur ses ordres.
Les villageois ayant peut-être aperçu les lueurs de ma lampe frontale pourront continuer à alimenter la légende...

Je regarde le soleil se coucher et colorer le Pic du Canigou qu'on aperçoit par des meurtrières.

Jour 8: Du château de Puilaurens au lac de la Vène (bivouac).
Le temps reste toujours mitigé en début de matinée, mais surtout, les rafales de vent restent violentes (jusqu'à des 90km/h). Depuis 2 jours, je réfléchis à la montée au Pech de Bugarach: par les crêtes, par la fenêtre, redescendre par le col de Linas? Je ne prendrai ma décision qu'au pied du pic.

En descendant du château de Puilaurens, je quitte le sentier cathare sud et me dirige vers le nord, vers Lapradelle-Puilaurens, pour rejoindre Bugarach.

Décors décalés.

Viaduc du col de St Louis et château des Maures (devant à gauche). Une plaque commémorative sur le chemin...

Les ruines de la bergerie de la Couillade, et du village de Campeau et son mini lac.

Les Pyrénées, toujours en accompagnement.

Le fameux Pech de Bugarach. Outre les panneaux qui rappellent la dangerosité de la voie, (avec la petite borne des numéros d'urgence...), et le souvenir du petit inconfort lors de la montée au Pla du Bezou, il y a surtout ce vent qui continue à envoyer ses bourrasques à 90km/h, et cette ascension est complètement exposée. 
Je choisis donc la voie de la raison. Et je continue mon chemin vers Bugarach. 
Plus tard, les locaux à qui je parlerai me confirmeront le fait qu'on ne monte pas au Pech de Bugarach les jours de grand vent, que c'est effectivement trop dangereux, tant sur la paroi que la traversée au sommet.

La cascade des Mathieux. Lieu de baignade par temps chaud. J'en profite pour nettoyer un peu mes chaussures pleines de boue, avant d'enfiler mes crampons. La pente est un peu raide et très boueuse, donc glissante. 

Un dernier passage à gué, et je trouve une place paisible et protégée près du lac de la Vène.

Jour 9: Du lac de la Vène à peu après Rennes-les-Bains (bivouac).
Là encore une belle journée de marche, hors sentier cathare, qui me conduira vers le château d'Arques et Rennes-les-Bains. La journée débute sous les nuages, le vent est tombé. Le cheminement est tranquille, beaucoup de route, un décor oscillant entre champs de verdure et reliefs déchiquetés... et quelques éoliennes....

La légende du Pech de Bugarach

Le château de Bugarach dans lequel est venu s'encastrer un bâtiment municipal.

Le Pech de Bugarach, inaccessible hier du fait du vent, inutile à gravir ce matin car la tête est dans les nuages.

Je n'ose pas imaginer la taille de l'araignée, ou la quantité d'œufs, à moins que ce ne soit qu'un simple garde-manger...
En fait, lors d'un trek ultérieur, je découvrirai qu'il s'agit de nid de chenilles processionnaires...
La Croix, les Bernous.

Château d'Arques (CC) et le lac.

Le château d'Arques est privé, il sert de décor à des soirées / escape game à thème. Ici ça sera le thème "trésor des cathares", à Rennes-le-Château, il s'agira de chasse au trésor, "légendes d'Oc"..

Quand les pierres remplacent les petits ponts.
Lathrée clandestine

Rennes-les-Bains est traversée par la Sals.

La source chaude: "les bains forts", à 47°C, en plein cœur de la ville. En s'approchant, on voit l'eau fumer. Les gens se glissent dans une "baignoire" de pierre dans laquelle jaillit l'eau chaude. A la sortie de la ville, les "bains doux", à 37°C, que j'ai oublié d'aller tester.

Après m'être ravitaillée, dans la mini épicerie qui ouvre à 16h30, je dois me diriger vers mon futur bivouac. Malheureusement, les intempéries rendent inaccessible l'accès au Fauteuil du Diable et à la Roche Tremblante, curiosités géologiques sur le sentier insolite et historique. Je dois donc à nouveau bifurquer et chercher une autre route. Je tente le sentier historique par le nord, et je trouve l'emplacement ad hoc qui me permettra de rester 24h sous la tente, en prévision de la journée pluvieuse du lendemain.

Jour d'arrêt, près de Rennes-les-Bains.

Comme la météo le prévoyait, la pluie a commencé cette nuit et est tombée en continu toute la journée, finissant par du grésil qui stagne en nappes autour de ma tente.
Mon podomètre a cru que j'étais tombée en panne! j'ai à peine fait 500 pas cette journée.
J'en ai profité pour réorganiser la suite du voyage: la météo prévoit de la neige à partir de 1000 m ce week-end à Camurac. Lorsque j'appelle l'office du tourisme puis un guide à Comus, on me dit que certaines routes ne sont pas dégagées, et que oui, il va neiger fort ce we. Donc moi qui devais poser ma tente au dessus de Camurac, voire au château de Montaillou, j'hésite. Je finis par réserver une chambre d'hôte à Camurac et résilie celle prévue le 25/03. Tant pis si c'est redondant juste après Quillan, mais je me vois mal poser ma tente sur 10 cm de neige, elle n'est pas prévue pour.

Matin... et Soir... Et le sentier sur lequel j'ai planté ma tente.

Jour 10: De peu après Rennes-les-Bains à Quillan (chambre d'hôtes).
Au matin, pluie et grésil ont cessé. Les jours suivants vont rester cléments. Comme c'est une petite étape, j'essaie de rejoindre le château de Blanchefort (CC), mais le chemin est aussi ruiné que le château, et donc impraticable. Je pars donc vers Rennes-le-Château, puis Quillan, son château (CC) et ma chambre d'hôte.

Tandis que le soleil déchire les nuages noirs, les sommets poudrés de neige fraîche se dévoilent; ainsi qu'une nouvelle flottille d'éoliennes!

Les châteaux de Coustaussa (CC) et des Ducs de Joyeuse à Couiza (du XVIème siècle, reconverti en hôtel-restaurant). Et Rennes-le-Château sur sa colline.

Le vue depuis Rennes-le-Château: le Pech de Bugarach, entre ombre et lumière; selon la légende, il figurerait dans un calendrier maya comme un des refuges possibles, après la fin du monde qui était prévue en 2012, panorama au sud.

Rennes-le-Château. A l'entrée, un panneau signale que les fouilles sont interdites. Certains pensent peut-être trouver le fameux trésor de l'Abbé Saunière.
La tour Magdala, la villa Bethanie, le château des Hautpoul, l'église Ste Marie-Madeleine.

Le Pech de Bugarach, à nouveau. Une étonnante colonne dorique, une fontaine ornée de lions, une tour, des traces qui alimentent les légendes autour de l'histoire de l'Abbé Saunière et son trésor.

Le Casteillas, subjuguée par cette colline rouge, je marche droit vers elle, jusqu'à ce que je me rende compte que je ne suis pas du tout sur le bon chemin. 

Cette terre rouge me fascine.

Quillan, son château (CC), la neige est restée sur les petits sommets, je me demande dans quel état va être le chemin à l'approche de Camurac.

l'Aude

Depuis ma chambre d'hôte.

Jour 11: De Quillan à peu après Puivert (bivouac).
Une belle journée de promenade, ensoleillée dès le matin, avec des détours touristiques, quasiment complètement hors sentier cathare.

Promenade sur le sentier Capio et ses belvédères.

Brenac et l'église St Julien et Ste Basilisse, le Brezilhou, la statue de Petrus Amélius, le château.

La cascade le Sautadou.

A Nébias, Pâques est déjà arrivé.

Les 2 moulins, vestiges de moulins à vent; premier aperçu du château de Puivert; le fortin du moulin, fortin de l'armée allemande entre 1942 et 1944.

Le labyrinthe vert, au dessus de Nébias. Forêt étonnante, faite de sentiers tracés au milieu des roches karstiques, où la mousse et le lichen règnent en maître et recouvrent pierres et arbres. Pour qui le souhaite, le tracé est tout en tours et détours, permettant de "se perdre" dans cette végétation et ce relief étonnants.
Le chemin est indiqué par des mains oranges (et non pas par des traits comme les sentiers classiques)

Le Grand Lapiaz: ensemble rocheux constitué de grandes dalles successives séparées par des effondrements plus ou moins profonds (0,5 m à 1,60 m), arasé de manière uniforme, témoin de l'érosion du karst.

Le roc de l'anel, œuvre d'art rurale et locale, installée en 2007, l'anneau a été forgé au XIXème siècle dans une des 3 forges du village. Sapin harpe. Chêne vieux.


Le château de Puivert. privatisé, il est inaccessible. On peut "voler" des photos par un petit trou dans une porte de bois (ph 3), et sur le bord d'un mur grillagé (ph 4, 5).

L'arrivée à Puivert: son lac, la chapelle ND de Bonsecours.

Je ne trouve pas d'endroit discret à proximité du lac (fréquenté par les familles et les pêcheurs), je continue donc un peu plus loin et je pose ma tente à nouveau dans un champ, protégée par une bordure d'arbres, le long du Blau, à proximité de l'aérodrome de Puivert dont la manche à air de permettra d'orienter ma tente par rapport au sens du vent.

Jour 12: De peu après Puivert à La Bénague (bivouac).
Une mini étape. Mais comme j'ai une chambre d'hôte demain, et que je ne peux y arriver que dans l'après-midi, je suis obligée de ralentir ma progression pour ne pas arriver trop tôt. De plus, je m'arrête avant d'entamer un chemin qui monte en continu, qui sera peut-être enneigé et sur lequel je ne suis, là encore, pas sûre de pouvoir me poser. Mais je pourrai ainsi profiter d'une longue et agréable pause au soleil.

Cette nuit, mon matelas a commencé à défaillir, et à se dégonfler dans la nuit.
Cela ne m'empêche pas de savourer le décor.

Après avoir suivi le sentier classique, un pseudo gué et un vrai un peu plus loin, je me détourne pour emprunter le sentier du maquis de Picaussel.
Le sentier progresse de façon un peu pentue, sécurisé par endroit avec barrières ou cordes. 
Je vais voir la grotte du maquis (ph 3), à flanc de montagne au pied du "saut de la bourrique", où se sont cachés des maquisards, à partir d'avril 1944, pour échapper à la Gestapo qui les poursuivait.
Vue depuis le belvédère nord (ph 5). Le donjon du château de Puivert servait de point de repère aux avions Halifax lors des parachutages sur Picaussel et ses environs.
Un pin sylvestre âgé de 47 ans (ph 6), au diamètre de plus de 50 cm et dépassant les 25 m.
La neige est un peu restée, à partir de 850 m environ.
Arrivée au poste de commandement du maquis, reconverti en musée.

Après un chemin bordé de neige, j'arrive à la "maison des ombres", poste d'observation et de tir du maquis de Picaussel. Détruite par les bombardements, elle est devenue lieu de pique-nique, j'y trouve une fontaine, mais elle est à sec.

Le cheminement se fait tranquillement en plateau, à 800 m d'altitude, jusqu'à mon point d'arrivée. Les Pyrénées sont à nouveau bien visibles. A Montplaisir, ferme signalée sur le guide du sentier cathare comme point d'eau, on trouve des poubelles et une fontaine... à sec à nouveau. Je n'avais pas rechargé mon eau à Puivert (depuis mon plein fait à Quillan), il faudra que je me transforme en chameau pour tenir jusqu'à demain après-midi.

Jour 13: De La Bénague à Camurac (chambre d'hôtes).
Mon matelas a effectivement rendu l'âme, il se dégonfle toutes les 1h30 environ, et je suis obligée de le regonfler régulièrement. J'espère qu'à Camurac, je trouverai quelque chose pour faire une protection thermique (couverture de survie ou serviette pour touristes), en effet, plus que la dureté du sol, c'est le contact avec le sol froid qui me réveille et me contraint à regonfler le matelas.
Après le givre du matin, je progresserai dans la neige, plus ou moins fondue, plus ou moins foulée par chasseurs, chiens, randonneurs à pieds ou en raquettes, et chevreuils. Je traverserai avec une joie enfantine un passage de neige vierge! 

Au matin, le givre recouvre les champs, et ma tente. Mais le soleil fait son travail et l'herbe reverdit bien vite.

Puis vient le chemin enneigé, tout d'abord sur le sentier cathare, les Pyrénées sont en ligne de mire et le château de Montségur (ph 6, 7) se révèle dans la brume. Au col de La Gargante, après avoir entr'aperçu les gorges de la Frau (ph 10), et des traces de chevreuil (ph 11,12), je me dirige vers le Pla du Boum (ph 13, 14).

Seuls les chevreuils et moi empruntons ce chemin (ph1). Arrivée au Pic des Rives (1453 m)(ph 2,3).
Finalement, la neige a fondu en partie, le vent s'est calmé, le soleil ne m'a pas quittée de la journée, j'aurais pu poser ma tente ici, comme je l'avais pensé au départ. Mais j'ai réservé la chambre, et, avec un matelas qui se dégonfle, un vrai lit sera le bienvenu.

Différents petits sommets, panorama depuis le pic des Rives. Sur la dernière photo, en arrière plan, on aperçoit à gauche la carrière de talc de Luzenac, au pied du pic de Soularac, puis, sur la droite, le Pic de la Frau, avec les Gorges de la Frau au niveau de l'à-pic au dessus de la vallée, et le Pla du Boum second plan.

La lune et moi sommes en avance pour notre RDV du soir.
Je vais dans le magasin de sport de la station, mais ils ne font que de la location de ski de descente, ils n'ont donc pas de randonneurs à ski, et pas de couverture de survie ou équivalent. Comme la supérette est fermée, j'en profite pour aller voir le château de Montaillou (CC).

Je ne suis pas la seule à aimer me prélasser au soleil.

Les restes du château de Montaillou. Là aussi, une esplanade herbeuse aurait pu accueillir ma tente. Un drapeau cathare est accroché mais le vent l'a empêtré sur les pierres.

ND des Carnesses. "Lors de la visite pastorale du 22 mai 1664, Monseigneur Verthamon indiqua que ce lieu était dédié à Notre Dame, et que sous le maître autel de la chapelle se trouvait le corps d'une sainte.
Que la chapelle est bâtie sur le lieu de l'apparition de ND à une bergère à qui elle dit vouloir être honorée en ce lieu, imprimant la marque de sa main sur le visage de la bergère. 
La légende indique que les empreintes d'animaux se trouvant en contre bas sur la roche, seraient liées à cette apparition."

La station de ski de Camurac, dans les hauteurs. Une fresque "Camurac, raconte-moi".
Avant de rejoindre la chambre, je passe à la supérette, ils n'ont rien qui pourrait faire office de protection thermique entre le sol et moi.
Je vais donc devoir terminer mon périple avec mon matelas qui se dégonfle. La chambre ce soir est décidément la bienvenue. En plus, c'est une chambre chez l'habitant, je suis accueillie dans un nid douillet et chaleureux.

Le soleil couchant depuis ma chambre.

Jour 14: De Camurac au château de Montségur (bivouac).
Depuis ma nuit à Puilaurens, et après avoir regardé des photos des châteaux suivants, depuis Quillan, je sais que je vais aller dormir à Montségur. En plus, le temps est magnifique, donc, même à 1207 m, je ne craindrai pas le froid. Par contre, du fait de l'état de mon matelas, je décide de terminer mon périple à Foix, comme prévu initialement, ce qui ne me laisse plus que 2 nuits et 3 jours de marche.

Direction Comus puis les Gorges de la Frau, un canyon creusé par le Grand Hers, sur une profondeur de 300 à 400 m. Elles sont tellement encaissées que le GPS en perd ses repères.

Très vite, je découvre un ruisseau à sec, au point de pouvoir prendre une photo directement depuis le lit du Grand Hers. Il n'a pas assez neigé ces derniers mois, la fonte des neiges n'a pas pu alimenter le cours d'eau.

Les reliefs déchiquetés m'accompagnent jusqu'à un petit sentier en sous-bois qui remonte jusqu'à Montségur.

J'en profite pour faire quelques gros plans.

A Montségur, même les bacs à fleurs portent la croix cathare. De nombreuses maisons, dans les villages, portent la croix cathare, gravée sur les murs, ou sur des fanions accrochés aux murs.


Au pied du château est signalé le "Camp des Crémats", lieu supposé du bûcher où périrent plus de 225 "Parfaits et Parfaites" le 16 mars 1244. Nous arrivons ensuite à une stèle érigée dans les années 60 par la Société du Souvenir et des Etudes Cathares, en souvenir de ce massacre, avec des rubans, fleurs et bougies, commémoratifs.

Les panoramas depuis le château. juste avant l'arrivée, une plaque en hommage de l'écrivain et poète Maurice Magre (ph2), qui a contribué, au début du XXème siècle, à faire connaître la martyre des cathares du XIIIème siècle.
Au sud, le Pic de St Barthélmy (2348 m), au nord, Lavelanet, vers l'ouest, Foix est caché, on aperçoit le château de Roquefixade (petit cercle sur la ph 5)

Malgré l'interdiction et malgré mon vertige, je monte sur les remparts (les 3 dernières ph), je dois me tenir à la rambarde, tandis que des visiteurs vont s'installer tranquillement sur les murs pour discuter ou déguster une bière devant le spectacle du soleil couchant.

Une fois ma tente installée (ph 2), je mitraille le coucher de soleil, portée par l'excitation d'être en ce lieu mythique, seule, sauf quand un petit Cessna vient survoler les environs (ph 8), comme si j'avais pris possession des lieux. Je tourne et retourne dans chaque recoin, et j'attends que la nuit soit vraiment installée pour aller me coucher.

Durant la nuit, je vais entendre des rapaces, mais, bien au chaud dans mon duvet, je n'irai pas les voir.

Jour 15: Du château de Montségur à près de Roquefort-les-Cascades (bivouac).
Les nuages sont venus calfeutrer le pog, je me mets en route dans une ambiance ouatée. Après être montée au château de Roquefixade (CC), je quitte à nouveau le sentier pour aller découvrir les cascades pétrifiantes de Roquefort-les-Cascades. 

Au matin, une ambiance écossaise.

Sur le chemin vers Montferrier puis Roquefixade. Après Montferrier, un bout de sentier à mi-chemin entre ruisselet et goulotte de boue et de bouse. Quelques vestiges humains... Et ce panneau d'interdictions qui me semblent surréalistes.

Avant l'arrivée à Roquefixade, un monument aux morts en hommage aux maquisards morts lors d'une attaque allemande le 7 juillet 1944. Dans le village, outre la fontaine à poissons, je trouverai un point d'eau et des poubelles destinés aux marcheurs, avant d'aborder mes ultimes km.

Sur le bord du chemin, une stèle dont la date est erronée, le second M a été noté par erreur, ce qui nous donne en fait la date de 1436. Un panneau interdit l'accès à la tour, les pierres sont en partie éboulées. Comme je suis en pleine journée, en présence d'autres visiteurs (dont des enfants), je ne franchis pas cet interdit.

Depuis le château, le sentier vers le nord-est que je vais ensuite emprunter, le village de Roquefixade au pied du château, la vallée vers le sud-ouest.

Je me dirige ensuite vers le Roc de la Lauzade, qui permet un dernier point de vue vers le château, puis le roc Marot. Un milan royal, et des arbustes tourmentés.

Un vestige d'orri (cabane d'estive pour berger), et la grotte de l'Eglise Catholique, nommée ainsi parce que des messes y auraient eu lieu pendant la révolution. L'accès est invisible si on ne sait pas qu'elle existe (ph 3).

Les cascades de la Turasse. Sur 30 m de hauteur, les cascades produisent un phénomène rare et fragile: une tufière, ou cascade pétrifiante. Le calcaire de l'eau se dépose en étages sur la végétation. Lorsque l'eau ne s'écoule pas, elle peut former des mini stalactites (cf ph 4 et 5) accrochées aux anfractuosités de la végétation et du relief.

Ensuite, je trouverai à nouveau à poser ma tente en sous-bois, pour ma dernière nuit de bivouac. Entre temps, le soleil a fini par percer les nuages.

Jour 16: De près de Roquefort-les-Cascades à Foix (fin).
Durant la nuit, j'entends des râles sonores, je ne sais pas trop quelle bête peut rôder à proximité. Au petit matin, je découvre des chevreuils qui s'enfuient dans les sous-bois! Ainsi, mes monstres nocturnes sont de paisibles chevreuils qui aboient.
16ème et dernier jour de marche, sous un soleil resplendissant qui me ferait presque regretter de m'arrêter ce jour (mais le dégonflage de mon matelas m'a dissuadée de prolonger mon périple). 

Le soleil restera présent toute la journée.

Un sentier tranquille dans les hauteurs. Leychert et son église Ste Anne au clocher vert, puis direction le pic de l'Aspre dominant la vallée de Lesponne qui s'étire sur des sédiments d'un ancien bras de mer disparu au début de l'ère tertiaire. 
Les Pyrénées en perspective: le pic de Fourcat, le massif enneigé de Tabe, le pic de Soularac, le pic de St Barthélémy, la station de ski des Monts d'Olmes, le Mont Fourcat, le pic du Midi de Bigorre, le massif des 3 seigneurs.
 
Un petit détour pour aller voir les "Demoiselles de Caraybat", ou "aiguilles dolomitiques de Charla" (formations calcaires crées par l'érosion: dolomies).

Encore un superbe cocon d'araignée de chenilles processionnaires!
Les derniers km se font sur un chemin forestier sans grand intérêt, et arrivé au col de Porte-Pa, le sentier est fermé à la circulation et détourné vers Montgaillard suivi de 4km de route départementale jusqu'à Foix.

Foix, son château (CC), la petite croix (ph 2) tout en haut minuscule sur la colline: la croix de St Sauveur, l'Ariège, l'abbatiale St Volussien (ph 5).  Le château est fermé aux visites.
Un peu lassée par le détour par Montgaillard, je ne m'offre finalement pas cette dernière petite montée auprès de la croix, ni la perspective qui allait avec.
Mais, surtout, je suis arrivée avec un sentiment d'accomplissement. Il me semblait inutile de rajouter cette dernière petite grimpette.

Ce trek, riche en paysages variés, aura hésité entre un pèlerinage au milieu de vieilles pierres chargées d'histoire et une succession de promenades ludiques dans des décors surprenants, avec des écarts de température de -4°C certains jours au petit matin à +19°C certains après-midi. Le temps plutôt clément m'a permis de savourer avec plaisir, et parfois émerveillement, ces longues ballades découvertes sur ces sentiers audois et ariégeois.

Je flâne dans les rues en attendant mon train de retour.

Et pour le prochain trek je choisis l'option sécurité: ça sera un matelas mousse recoupé! un peu moins confortable, plus encombrant, moins lourd finalement après découpes, et, au moins, ça ne me lâchera pas en route!

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